Publié le 01 septembre 2024

« C’est grâce à mon handicap que je suis devenu un sportif de haut niveau ! »

Cycliste handisport de haut niveau soutenu par AGRICA, Florian Chapeau mène de front une carrière sportive jalonnée de grands rendez-vous mondiaux et un parcours agricole sans faute pour réaliser un jour son rêve de reprendre une exploitation. Chapeau, Florian !

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Florian, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 21 ans et j’habite Montcel, une petite commune rurale près de Chambéry. Je suis handicapé de naissance puisque je souffre d’une hémiparésie qui entraîne une perte importante de force sur tout le côté droit de mon corps. J’ai deux passions dans la vie. La première, c’est l’agriculture. Après un bac pro CGEA*, je viens d’obtenir un BTS ACSE** que j’ai suivi en alternance dans deux exploitations laitières de Savoie. Ma seconde passion, c’est le vélo !

Comment est née votre passion pour le cyclisme ?

C’est une histoire de famille ! Mon grand frère faisait du vélo, je m’y suis mis moi aussi dès l’âge de cinq ans, le plus souvent parmi les valides car il existe peu de courses en handisport. J’ai aussi pratiqué sept ans d’escalade au collège. Quand j’ai dû choisir entre les deux disciplines, j’ai opté pour le vélo ! 

Aujourd’hui, je m’entraîne environ trois heures par jour sous la direction de mon grand frère qui est aussi mon entraîneur. Ce que j’aime, c’est être dehors, au contact de la nature et chercher à me dépasser… Le cyclisme m’a permis d’accepter mon handicap et d’avoir confiance en moi et en mes capacités. 

Quelles sont les plus belles victoires de votre palmarès ?

Je participe depuis 2022 aux grands rendez-vous mondiaux du paracyclisme. En 2022, j’ai été médaille d’argent de la course en ligne aux Mondiaux de Baie Comeau au Canada. En 2023, j’ai décroché un titre de champion du monde sur l’épreuve du scratch et une médaille de bronze en omnium lors des championnats du monde de Glasgow. 

Je suis déçu en revanche de ne pas avoir réussi à me qualifier pour les jeux paralympiques de Paris mais c’est la dure loi du sport de haut niveau. Je vise les prochains jeux à Los Angeles dans quatre ans et je me prépare actuellement pour les championnats du monde sur piste qui auront lieu cet hiver. 

AGRICA vous apporte son soutien : c’est important pour vous ? 

Oui, bien sûr ! Financièrement tout d’abord : avec le matériel et les déplacements, il faut entre 20 000 et 25 000 € pour boucler une seule saison, mais aussi en termes de notoriété et de visibilité médiatique.

J’ai découvert le monde agricole en 2012 et j’en suis tombé amoureux !

Votre seconde passion, c’est l’agriculture. Comme vous est-elle venue ?

J’ai découvert le monde agricole en 2012 à notre arrivée en Savoie et j’en suis tombé amoureux ! J’aime être en contact avec la nature et les animaux et je rêve de gérer une entreprise agricole. J’espère pouvoir posséder un jour ma propre exploitation mais pour l’instant, je cherche un emploi dans une ferme de la région. 

Comment conciliez-vous votre handicap avec le travail sur une exploitation ? 

J’ai juste besoin d’un temps d’adaptation un peu plus long qu’une personne valide. J’arrive toujours à me débrouiller, je ne suis jamais en grande difficulté. Mon apprentissage s’est d’ailleurs très bien passé. Ce qui est un peu compliqué pour ma vie professionnelle, ce n’est pas mon handicap mais le fait que j’ai besoin de temps libre pour pouvoir m’entraîner et participer aux compétitions. 

Aujourd’hui, de quoi êtes-vous le plus fier ? 

Très certainement d’avoir su mener de front mes études et mon parcours sportif. C’était loin d’être facile, en particulier dans les établissements qui n’avaient jamais eu à gérer des aménagements d’horaires de ce type et où il a fallu faire preuve de souplesse et d’un peu d’organisation. 

Aujourd’hui, je peux même dire que c’est grâce à mon handicap que je suis devenu un sportif de haut niveau ! J’aime l’idée que mon parcours pourra aider d’autres personnes à accepter leur handicap. Tout est possible, j’en suis un réel exemple !

*CGEA : conduite et gestion de l’entreprise agricole
**ACSE : analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole